On doit cette théorie au chercheur américain Festinger (1957). Il définit la dissonance cognitive comme « un état de tension désagréable dû à la présence simultanée de deux cognitions (idées, opinons, comportements) psychologiquement contradictoires ».
Illustration : l’expérience de Cohen (1962) : le rôle de la rémunération dans le changement d’attitude
Une intervention policière brutale dans un campus américain a été sévèrement réprimée par les étudiants. Cohen explique à certains étudiants que dans le cadre d’une étude sur cette opération policière, il a besoin de recueillir des arguments favorables à cette intervention car il déjà a suffisamment d’arguments défavorables.
Les sujets qui s’engagent à participer apprennent qu’ils recevront en échange une rémunération hebdomadaire. Mais celle-ci n’est pas la même pour tous. Il y a quatre possibilités : 0.5 ; 1 ; 5 et 10 dollars. Cohen fait l’hypothèse suivante : les étudiants ayant reçus une fortes rémunération ne sont pas vraiment en situation de dissonance car ils auront le sentiment de faire se travail pour de l’argent. En revanche, les sujets qui ont reçu une faible somme d’argent ne sont pas motivés par la rémunération. Mais par l’engagement contracté avec l’expérimentateur, ils sont en dissonance; c'est-à-dire que leur opinion contre l’opération policière contredit dans leur esprit les arguments trouvés en faveur de l’intervention. Le seul moyen pour eux de réduire cette dissonance est de croire d’avantage à l’intérêt de la tâche, à s’investir d’avantage dans le rôle demandé. Cette réduction de dissonance amène les sujets à changer d’opinion quant à l’intervention. Cohen vérifie cette hypothèse grâce à un questionnaire proposé après le travail d’argumentation réaliser par les étudiants. Ainsi, pour changer l’attitude des individus, nul besoin de fortes rémunérations, uniquement d’un désaccord entre l’idée et le fait : c’est la dissonance cognitive. Schéma de la dissonance cognitive : |