Conclusion...


L’effet Placebo est un phénomène qui reste encore assez mystérieux, et bien qu’ayant une histoire longue, le terme n’est apparu que très récemment dans la langue courante.
Malgré de nombreuses controverses, l’existence de l’effet Placebo est dorénavant reconnue, et ce malgré les difficultés de la communauté scientifique à ériger une explication complète de son action.

Si les mystères du Placebo sont loin d’être tous dévoilés, il existe à ce jour quatre hypothèses privilégiées pour rendre compte des mécanismes qui conduisent à l’amélioration de l’état du patient.

Le conditionnement Pavlovien, les mécanismes de suggestion et de dissonance cognitive expliqueraient pour leur part la sécrétion d’endorphines, dont l’action apporterait un effet bénéfique au malade.  En effet, toutes les études récentes sont formelles : l’effet Placebo passe par la mise en action du système endomorphique et dopaminergique.

Il reste cependant un point d’ombre, et non des moindres : comment
expliquer la production de tels neurotransmetteurs d’un point de vue physiologique ? C'est-à-dire comment les effets du conditionnement et autre suggestion se traduisent-ils biologiquement ? Ce point phare des neurosciences présuppose à coup sûr un mécanisme de contrôle du système immunitaire par le cerveau…

Enfin, il existe de nombreux facteurs qui déterminent la sensibilité du patient à l’effet Placebo : apparence du produit, prix, facteurs relationnels… L’effet Placebo ne laisse aucune part au hasard !

Cette influence des facteurs extérieurs est bien effective : par exemple, la mise sur le marché de nombreux médicaments génériques a dû être entourée d’une campagne informative colossale ! En effet, dès que le nom, le prix ou l’apparence du médicament diffère, le patient ne le reconnaît pas et est moins enclin à le penser actif.

Si notre sujet traitait de l’effet Placebo, nous aurions tout aussi bien pu nous axer sur l’effet Nocebo : ce mécanisme consiste à faire croire à un patient qu’une substance inerte a des effets secondaires néfastes. Il y a alors une forte probabilité que le patient les ressente.
Cet effet Nocebo souligne une hypothèse très intéressante : si l’on n’informait pas les patients des séquelles post-opératoires, il est probable que celles-ci soient moins ressenties. Cependant, la non-information du patient des risques encourus ne peut être imaginée dans la pratique médicale.

On arrive ainsi au problème de l’éthique. Si les études en double aveugle ne nuisent généralement en rien au patient, donner un placebo à des malades dépressifs potentiellement suicidaires est impensable ; chose qui réduit considérablement les possibilités d’études cliniques de l’effet Placebo sur certaines pathologies « à risque ».

Le Placebo est donc loin d’avoir livré tous ses secrets, mais la compréhension de ce phénomène assez extraordinaire pourrait bien marquer une évolution considérable dans l’Histoire de la médecine.